Éclat Sauvage
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Une invitation à briller à travers les fissures
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Une invitation à briller à travers les fissures

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Il y a des moments dans la vie où tout bascule. Où ce qu’on pensait stable s’effondre d’un coup.

J’y ai été confrontée. Et peut-être que vous aussi. Cette sensation d’un avant et d’un après. Ce vertige face à ce qui ne sera plus jamais pareil.

J’avais envie d’explorer ce qui peut émerger après. Ce qui naît dans les failles et ce qui brille à travers elles.

Et si le moment le plus difficile de votre vie… était une invitation ?

Une invitation à vous révéler pleinement. À laisser émerger une lumière que vous ne soupçonniez pas encore.

La vie ne nous demande jamais si nous sommes prêts. Elle surgit.

Comme ce moment où on s’apprête à sortir sous un ciel bleu et que, sans prévenir, une pluie torrentielle transforme tout en une scène dramatique.

La pluie ne s’excuse pas. La vie non plus.

Elle débarque avec son lot de chagrins, de chaos, de bouleversements. Elle ne prend pas de gants. Elle ébranle tout ce que l’on croyait stable.

Et soudain, ce qu’on pensait acquis, évident, permanent… Ne l’est plus.

L’effondrement ne prévient pas.

Il vous prend par surprise. Et d’un instant à l’autre, il y a un avant et un après.

D’abord, un pressentiment.
Un détail imperceptible.
Une tension dans l’air.
Un silence trop long.

Quelque chose cloche. Mais on ne sait pas encore quoi.

Puis, le basculement.

Une annonce qui glace le sang.
Un événement qui arrache un repère essentiel.
Un rêve qui s’effondre.
Une absence qui prend toute la place.

Parfois, c’est une maladie qui s’installe lentement ou frappe brutalement.
Parfois, c’est un accident qui change tout.
Un amour qui se brise du jour au lendemain.
Un éloignement imposé.
Un diagnostic brutal.
Une vie qu’on pensait avoir… et qui disparaît.

Et tout ce que l’on pensait tenir fermement nous glisse entre les doigts.

À 17 ans, j’ai vécu l’un de mes premiers effondrements. L’AVC de mon petit frère. L’annonce brutale des médecins. Il est en vie. Mais cette sensation qu’une partie de lui ne sera jamais exactement comme avant.

Quelques mois plus tard. Une journée qui commence normalement. Et qui, sans prévenir, change tout. Mon père décède brutalement. Les secours essaient. Mais ça ne marche pas. Le choc est brutal. Je murmure son prénom, en espérant une réponse, qui ne viendra jamais.

Quand tout bascule, il y a deux forces qui s’opposent.

La première nous cloue au sol. La seconde nous pousse à bouger.

Là, au creux de l’effondrement, quelque chose de paradoxal naît : Une urgence de vivre. Une soif de ressentir plus fort. On comprend qu’il y a une chose pire que la douleur. C’est de ne pas vivre. Alors, on ne veut plus attendre.

Attendre d’avoir le temps. Attendre que la douleur passe. Attendre le bon moment.

On rit. Mais plus fort. On danse sous la pluie. Sans se soucier du regard des autres. On dit je t’aime sans attendre. On serre les gens qu’on aime comme si c’était la dernière fois.

Parce que, un jour, ce sera la dernière fois.

Briller, ce n’est donc pas masquer la douleur.

Ce n’est pas cacher ses failles. Briller…

C’est accepter tout ce qui fait de nous ce que nous sommes. C’est laisser la lumière filtrer à travers nos cicatrices. C’est exister pleinement. C’est transformer la douleur en une force qui nous pousse à aimer plus grand. À créer. À transmettre. À vivre avec une intensité nouvelle.

Les sens comme passage

Il y a des années, une adolescente s’est perdue quelque part entre l’enfance et l’inconnu. Aujourd’hui, une femme pose ces mots avec un sourire, le cœur grand ouvert. Car il y a les mots. Mais il y a aussi tout ce qui existe en dehors d’eux. Le langage des sens. Ce qu’on entend, ce qu’on touche, ce qu’on goûte, ce qu’on sent… Ils laissent une empreinte. Des détails invisibles qui, un jour, nous ramènent à la vie.

On revient souvent à soi à travers des sensations simples. Parfois, elles sont tranchantes. Elles réveillent ce que l’on croyait endormi. Elles raniment l’absence. Mais un jour, ces mêmes sensations nous ramènent autrement.

Un air de musique qui résonne comme une mémoire vive. Pour moi, ce sont les Gipsy Kings, l’insouciance des matins où mon père m’amenait à l’école.

Il y a aussi le contact du sable sous mes pieds. Un autre rappel de mon enfance lorsque je ramassais les coquillages sur la plage, un moment de qualité entre père et fille. Et puis, l’odeur salée de la mer, cette fragrance vivifiante, guérisseuse, qui, encore aujourd’hui, me ramène à une sensation de liberté. Comme si l’air chargé d’écume pouvait tout emporter, comme si respirer profondément suffisait à tout recommencer.

Parfois, c’est juste un toucher. La main de ma grand-mère qui s’entrelace dans la mienne. Un ancrage discret mais puissant. Un geste simple, rassurant. Et il y a ces saveurs. Celles qui ramènent à la gourmandise du vivant. Des envies presque viscérales qui rappellent au corps qu’il est là, qu’il ressent, qu’il existe.

Et puis, la lumière. Ce qu’on voit et qui nous coupe le souffle. Un reflet doré sur la peau. Le soleil couchant qui s’embrase avec la certitude que demain existera. Les rires et sourires de ceux qu’on aime et qui nous entourent.

Je crois que je n’ai jamais eu besoin de plus que ça. Ressentir. Parce que les histoires restent en nous quand elles éveillent les sens. Elles nous rappellent que l’on est vivant.

Et vous ?

Quels sons, quelles sensations, quelles saveurs, quelles odeurs, quelles couleurs vous ramènent à la vie ?

Et si, au lieu de cacher nos failles, on les laissait devenir des passages ?

Je vous laisse avec cette question.

Tendrement,

Charlotte


Liens & crédits :

  • Le son du souvenir : Si vous avez envie d’écouter, voici une des chansons des Gipsy Kings qui éveille mes sens et réveille de doux souvenirs d’enfance [Djobi Djoba – Gipsy Kings]

  • Crédits musicaux pour l’extrait de musique à la fin de l’enregistrement : Djobi Djoba – Gipsy Kings. Auteurs : Jahloul "Chico" Bouchikhi, André Reyes, Nicolas Reyes. Compositeurs : Jahloul "Chico" Bouchikhi, André Reyes, Nicolas Reyes. Éditeurs : Editions 31, EMI Music Publishing France. Producteur phonographique : P.E.M. Artiste : Gipsy Kings.

  • Image qui accompagne cet éclat et l’enregistrement : Ce coucher de soleil, je l’ai capturé en Martinique, une île des Antilles françaises qui a bercé mon enfance.

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